A Ella, Sacha, Noa et Julie

 

De nos jours les filtres et autres artifices numériques rajoutent aux photographies des contrastes, des couleurs, et des lumières spectaculaires. En un instant ces images irréelles nous sautent aux yeux… Et nous éblouissent, pour ne pas dire nous aveuglent.

Ici, au contraire, avec ces photographies brutes il faut prendre le temps de laisser son regard plonger dans l’image, le miroir, le lac… et voir.

Francois Ventura


Il est assis devant son lac, comme l’enfant devant un livre d’images, et appuyé sur ses deux coudes, se penchant dessus, avançant le front, regarde sur la page lisse, les beaux dessins que font les reflets d’un ciel chargé de nuages ou plus sombre encore de son seul azur.

Et le lac est là, … On voit dessus des tâches d’huiles, il est dallage ou un toit ; il est d’écailles, il est de zinc, il est bleu, il est rose… Ainsi l’enfant, à chaque page tournée, trouve une occasion nouvelle de rêver, mais toi, tu n’as même pas besoin de tourner la page, car le ciel la tourne pour toi.

Charles Ferdinand Ramuz, 1878-1947